Commission Attali : un rapport d'étape décevant

Publié le par François

La comission Attali a rendu son rapport d'étape le 15 Octobre 2007. Cette commission composée d’un nombre pléthorique de  membres – à se demander si une commission aussi nombreuse peut fonctionner – avait comme mission d’identifier les freins de la croissance de proposer des mesures destinées à la libérer.

  

Le rapport est peut-être consistant et l’analyse précise,  mais sans lire ce rapport et en se fiant aux propositions phares présentées,  on ne peut qu’être déçu que tant de personnes imminentes puissent présenter des mesures très libérales et très peu convaincantes.

 

Concernant le commerce et  la grande distribution, la commission présente des mesures ultra-libérales (lever l’interdiction de vendre à perte, liberté de négocier entre les distributeurs et les fabricants). Certes, pour contre-balancer ces mesures qui ne peuvent que faire plaisir à l’entourage de N. Sarkozy, la commission propose d’instaurer les « class-actions » des consommateurs  qui, il est vrai,  permettre dans d’autres pays où elles sont appliquées, de réparer des préjudices causés aux consommateurs.

  

 La commission suggère également de supprimer de la constitution « le principe de  précaution ». La suggestion provoque une polémique vive. Certes il est facile de comprendre que le principe de précaution peut être un frein à la croissance,  mais il est difficile d’admettre  de le retirer pour favoriser cette croissance tant attendue. La  croissance ne peut plus être  stimuler sans prendre en compte l’avenir  et les impacts de nos actes. Les temps ont changés, les mentalités des citoyens  également. Devant cette proposition, je m’interroge  sur le niveau de responsabilité que  la commission est prête à assumer et de la clairvoyance de ses membres.

  

Mais le summum de l’idiotie concerne les propositions portant sur le logement. La commission note bien qu’il est nécessaire d’augmenter l’offre de logements (mais tout le monde le sait !) et propose de  créer 10 « écopolis » : sorte de villes nouvelles écologiques.

Le logement n’a pas besoin de 10 villes nouvelles qui feront les beaux jours des promoteurs et des entreprises de BTP (et par exemple d’un de leur PDG Martin  Bouygue qui ne cache pas ses amités pour le président).

Le logement a besoin d’une politique de rénovation urbaine (génératrice d’emplois), de vraies politiques d’urbanisme des villes existantes, d’une réflexion sur la capacité à  construire un habitat dense, mais agréable, qui en limitant  l’étalement urbain est source de progrès et de respect de l’environnement

  

La commission rend son rapport final en  Décembre. Espérons que J. Attali, d’habitude plus inspiré (sous un  gouvernement de Gauche, il est vrai !), retrouve  sa  verve et  des idées vraiment novatrices pour créer une croissance durable, respectueuse  des hommes et de l’environnement dans lequel ils vivent.

Publié dans Actualités nationales

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